Plus de 30 acteurs sectoriels espagnols ont débattu des barrières du secteur de la construction pour sa transformation numérique, durable et efficace

Le 26 Novembre 2020, un meeting virtuel s’est tenu dans le cadre du projet européen Construction Blueprint, organisé par la Confederación Nacional de la Construcción (CNC) et la Fundación Laboral de la Construcción, qui, avec le groupe national consultatif (NAG) espagnol, élargissent l’Alliance pour les compétences sectorielles en Espagne.

Certains des principaux acteurs du secteur de la construction en Espagne ont tenu une réunion virtuelle le 26 novembre, dans le cadre du projet européen Construction Blueprint, pour discuter des obstacles qui entravent le déploiement de l’efficacité énergétique, du numérique et de l’économie circulaire dans le bâtiment, ainsi que de l’approche stratégique des compétences professionnelles dans le secteur de la construction.

Au total, 31 représentants de différentes organisations des domaines de la construction, de la formation et de l’environnement, ainsi que des syndicats et associations patronales, entre autres, ont participé au meeting organisé par la CNC et la Fundación Laboral de la Construcción : l’Institut National des Qualifications (Incual) ; UGT-FICA ; Commissions ouvrières de Construction & Services ; le Centre de Formation Professionnel CRN pour le Bâtiment et les Travaux de Génie Civil ; le Conseil Général d’Architecture Technique d’Espagne (CGATE) ; la Fédération des Entreprises de la Construction de Burgos et Murcia ; l’Association Nationale des Distributeurs de Céramique et Matériaux de Construction (Andimac) ;l’Association Nationale des Entreprises de Travaux Verticaux et en Hauteur (Anetva) ; l’Université Polytechnique de Madrid ; le Bureau espagnol sur le Changement climatique du Ministère de la Transition Écologique ; l’Institut d’Études Économiques ; l’Association Espagnole des Entreprises d’Ingénierie, de Conseil et de Services Technologiques (Tecniberia) ; l’Association des Travailleurs de la Construction des Îles Baléares et de Pontevedra ; l’Ineco ; l’Unité Technique de la Construction et de l’Énergie de l’Université de Zaragoza ; le Haut Conseil des Associations des Architectes Espagnols (CSCAE) ; l’Association des Ingénieurs Civils. Parmi eux, les membres du NAG espagnol du projet Construction Blueprint, formé le 26 octobre, étaient également présents.

« La raison d’être du projet est de répondre au Nouvel Agenda des compétences pour l’Europe, publié en 2016 par la Commission, qui a établi un Plan général de coopération sectorielle dans le domaine des compétences avec pour objectif de créer des alliances au sein du secteur – en l’occurrence, la Construction – afin d’identifier les besoins du marché et de développer des solutions concrètes. » Par ces mots, madame Ángeles Asenjo, directrice du département des Projets Internationaux du CNC, a résumé les objectifs des initiatives sectorielles « Blueprint » et a souligné les défis que doit relever l’Alliance Construction Blueprint pour les compétences sectorielles, dans la perspective de transformer le secteur de la construction en Europe.

Défis pour l’industrie de la Construction

L’un des principaux défis auquel doit répondre l’industrie de la Construction est la gestion des déchets et la clôture de son cycle durable. « Afin d’y parvenir, nous nous concentrons sur la gestion des déchets de la Construction et de la Démolition (CDW). Dans cette continuité, un déchet potentiellement recyclable est un matériau avec une haute probabilité de réintroduction sur le marché. » a déclaré Juan Diego Berjón, ingénieur et chef du Service de Gestion des Déchets du Groupe Sacyr (Valoriza Servicios Medioambientales).

M. Berjón a expliqué l’impact économique, social et environnemental de la gestion des CDW sur le secteur et a souligné l’importance de l’implication des travailleurs dans ce processus : « la sensibilisation de l’industrie suppose la création de nouveaux profils professionnels, tels que les agents environnementaux sur chantier, avec un rôle de conseil en termes de gestion et d’utilisation des CDW ».

Il a également désigné le numérique comme un moyen d’améliorer la traçabilité des déchets : « C’est là où le BIM peut nous aider à améliorer l’information produit et sa valorisation ».

Dans la continuité de ce raisonnement, Arturo Alarcón, chef du Pôle Durabilité et Construction Durable et coordinateur de l’Institut Espagnol du Ciment et de ses Applications (Ieca), a défendu que « via les technologies, nous pouvons répondre aux défis de la construction », puisque, d’après son expérience : « Avec le BIM, il est possible d’intégrer toutes les informations sur le bâtiment afin qu’elles puissent être disponibles tout au long de son cycle de vie, et d’inclure le suivi de toutes les modifications apportées au projet, afin de disposer à tout moment de l’état des lieux le plus récent du bâtiment ».

En parallèle, M. Alarcón a exploré la contribution positive que « l’Internet des Objets » (IoT) offre au bâtiment, en donnant comme exemple les capteurs permanents placés dans la structure des bâtiments afin qu’ils informent sur l’état des matériaux en temps réel.

Concernant l’amélioration des conditions climatiques et de confort des bâtiments, Silvia Soutullo, du Département de l’Efficacité Énergétique de l’Unité pour l’Efficacité Énergétique du Bâtiment au Centre de Recherches Énergétiques, Environnementales et Technologiques (Ciemat), a montré l’importance de prendre en compte l’environnement. « Analyser le climat et l’environnement urbain dans l’objectif d’être capable de définir les points critiques et d’essayer d’optimiser le fonctionnement des bâtiments et la construction durable » est le travail préliminaire qui doit être mené dans toute construction et rénovation de bâtiments.

Statu Quo de la transformation sectorielle

Les présentations ont mené à un débat, animé par José Antonio Viejo, directeur du Département Formation et Emploi à la Fundación Laboral de la Construcción, au sujet du Statu quo de ces trois piliers du secteur de la construction. Débat durant lequel il a défendu l’importance qu’aura l’économie circulaire dans la définition de l’écosystème de la construction dans les cinq prochaines années, avec la formation comme principal moteur pour la promouvoir et la transférer à tous les niveaux de la chaîne de valeur.

Après consultation de l’ensemble des participants, nous avons collecté des résultats intéressants. Concernant les obstacles qui ralentissent la transition vers l’efficacité énergétique, les participants ont identifié le critère principal suivant : le peu de conscience sociale, suivi par l’excès de bureaucratie ainsi que le manque de plans promouvant des politiques de construction durable. D’un autre côté, le rôle des consommateurs en tant que moteur principal de la promotion de la construction durable a été souligné.

D’autres entraves à la numérisation du secteur ont été identifiées : manque de connaissance de la valeur compétitive offerte par l’utilisation de la technologie, réticence au changement des travailleurs, l’investissement économique que cela implique ou le manque de connaissance des professionnels à propos des politiques et aides existant pour digitaliser les entreprises et mettre en œuvre des rénovations efficaces.

Plus de la moitié des participants ont dit que le BIM tient un rôle majeur dans l’application des principes de l’économie circulaire dans le secteur.